_ Ok, Bobby.
Je pars avec toi. Bobby fit un
bond en hurlant. _ Non, tu ne
pars pas ! As-tu pensé à Nancy et à tes enfants ? _ Question
idiote, Bobby. Tu crois que ma décision est prise instantanément, comme
ça, sans réfléchir. D’une part, j’ai laissé ce qu’il faut, pour
que ma petite famille puisse vivre jusqu’à la fin de leurs jours, sans
même travailler ; d’autre part une enveloppe, dans laquelle, je
leur explique le pourquoi de ma décision de partir et j’implore leur
pardon. D’ailleurs, t’es pas le seul à souffrir, à faire des
cauchemars depuis des années. J’étais et je suis aussi coupable que
toi. Je suis mouillé jusqu’au cou, Bobby. Je ne vais pas finir mes
jours derrière les barreaux. C’est hors de question. Autant finir en
beauté, toi et moi, ce soir sous un ciel étoilé et enfin rejoindre
notre Lucie adorée. Alors, t’es toujours d’accord ? Bobby regarda
son copain, larmes aux yeux et revint s’asseoir à côté de lui. _ D’accord
Cricri, d’accord. Cricri saisit
le Glock au-dessus de la commode et l’arma. _ Alors,
t’es prêt, Bobby ? « À la vie, à la mort ». _ « à
la vie, à la mort » dit Bobby. Ils se tinrent
la main et les yeux dans les yeux. Cricri appuya sur la détente du Glock ;
une détonation assourdissante fit exploser la tête de Bobby, puis il
retourna l’arme dans sa bouche. Les deux corps s’écoulèrent l’un
sur l’autre. Leurs mains restèrent serrées sans relâcher.
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