Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

                                                                      

      

   

         

_ Rappliquez-vous et procédez au plan B.

_ Tout de suite Lieutenant !

Francky démarra en trombe sa voiture banalisée.

_ Monte ! Tony ! Monte !

_ Merde ! Qu’est-ce qu’il s’est passé, Francky ?

_ Le salopard, il nous a baisé la gueule; il était déjà à la propriété.

_ Il doit y avoir une autre sortie alors… sûrement derrière la villa, grogna Tony.

 Le lieutenant avait toujours été rêvé par ce style de propriété dont celle-ci qui appartenait à Mme Maria Dolorès, heureuse héritière, qui avait été bâtie à la fin du siècle précédent ---- à l’époque où avaient également été construites la plupart des demeures élégantes des environs. Située au milieu d’une vaste pelouse ombragée, dans un quartier ancien, mais très vivant de Charles-Ville, la construction de briques rouges avait pris au fil des ans une teinte vieux rose du plus bel effet.

La nuit était tombée. Les nuages s’étiraient en aquarelle lactée sur le drap noir des cieux. Pas d’étoiles, pas de répit… Juste le dessin sombre d’une lune derrière un voile. Les amis et les invités de l’association aux œuvres de bienfaisance, présidée par Mme Dolorès, se bousculaient dans la chaleur étouffante pour lui faire don de gros chèques. Et il y avait du beau monde. Hommes et femmes étaient vêtus avec une extrême élégance. On aurait dit une compétition, comme s’il s’agissait d’un événement social de la plus haute importance. Ce qui était, d’ailleurs, le cas pour bon nombre des personnes présentes. Le lieutenant tenta d’approcher et d’interpeller le sénateur.

_ Monsieur sénateur, bonjour !

 

 

 

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