Le papillon des Mille-Etangs  

                                          

                                      

 

         

  

 

 

 

 

 

Et même à cet instant précis, il ne se passait rien. Rien qu’une chaleur douce et inattendue se répandait dans son corps si faible et si fragile...  Vingt-trois longues années venaient de s’écouler, mais le seul jour qui restait ancré dans sa mémoire ; ce n’était pas un jour comme les autres, c’était un samedi du mois de juin, le 26 exactement et c’était la veille du huitième anniversaire de Lucie. Elle se souvenait des moindres détails. Sa maman, comme à l’accoutumée, prenait, une fois par semaine, le Tea-Time en compagnie de Madame Eva, l’épouse du maire, Raphaël Cross, au manoir des Mille-Etangs. Elle devait surveiller, comme chaque fois, sa sœur Lucie et le petit bout de chou, Robert Cross, âgé d’à peine 3 ans. Le petit Bobby, si innocent, que tout le monde adorait. Ses parents l’avaient gâté, évidemment.

 _ Surveilles les !  Marie chérie, qu’ils ne s’approchent pas trop près de l’étang, demanda sa mère, Amanda Leclerc.

_ Oui maman ! Répondit-elle.

 Les trois enfants se dirigèrent vers l’étendue verdoyante de la prairie, tapissée de milliers de fleurs des champs aux couleurs estivales. Lucie trottinait en chantonnant.

_ Attends ! Lucie, donne la main à Bobby, il n’arrive pas à te suivre, s’écria Marie.

_ Prends ma main, Bobby, suis-moi, dit Lucie.

_ Restez en vue, pour que je puisse vous voir et surtout ne jouez pas à cache-cache, ajouta Marie. Bobby était haut comme trois pommes et à certains endroits de la prairie, les herbes étaient plus hautes que lui ; parfois, Marie avait du mal à l’apercevoir ;

 

 

 

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