Elle fit le tour, en passant par le côté gauche du manoir,
longeant l’immense parc à peine entretenu. Le craquement des feuilles
mortes sous ses pas, l’odeur forte des décompositions organiques et végétales
depuis ces derniers automnes, faisaient surgir quelques bribes de
souvenirs d’enfance.
Le petit
papillon blanc continuait à voleter devant Mégane, comme s’il voulait
montrer le chemin où Mégane devait se rendre. Alors soudain le petit
papillon blanc disparut derrière un talus où un énorme buisson
d’herbe de Pampa dressait encore ses pauvres plumeaux gris blanc
avachis. A cet instant, Mégane ressentit la présence d’une entité,
d’un esprit errant et tourmenté depuis fort longtemps en ce lieu. Elle
fit le tour du buisson: « Je reviendrais vous voir aussitôt que
possible, comptez sur moi ! ». Elle fit demi tour, gagna sa
voiture, jetant un dernier coup d’œil sur l’imposant et magnifique
manoir qu’elle venait d’acquérir. Puis grimpa dans son coupé
cabriolet rouge, s’installa au volant et démarra.
Mégane
repris la route vers Charlotte ville. « Faut que je téléphone à
Jane pour lui annoncer la bonne nouvelle » se dit-elle.
|