Une journée ordinaire de Monsieur Kop          

                                                    

                                    

         

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Grand père était pragmatique, sa décision fût irrévocable. Un des jumeaux se maria, l’autre devant s’incliner, partir avec une enveloppe et un bébé. Étant donné qu’Adrian travaillait déjà avec grand père et s’occupait d’un poste très important dans la société, il ne restait donc aucune alternative pour Andrew.

Papa disait que c’était la première fois que le vieux sortait son carnet de chèque. C’est ainsi que papa l’appelait, « le vieux ». Papa et moi, nous nous  sommes installés à Adélaïde, en Australie. Il n’avait jamais parlé ou évoqué le moindre sentiment envers sa famille, depuis ce premier jour de printemps de son exil, jusqu’à environ trois mois avant son décès. Puis un soir, il me serra dans ses bras et commença à tout raconter, l’histoire de sa vie. Je crois qu’il aimait toujours ma mère.

Sa voix résonnait encore dans ma tête, « va à la recherche de ta sœur, Ninie, chérie, va! ».

_ Il ne s’est  jamais marié ?

_ Non, Rose, mais les femmes, il y en avait. Il était très beau et très bien bâti, bel homme, disaient la gente féminine. Je me rappelle que j’avais toujours une fille ou une femme qui s’occupait de moi. Quand j’avais environ quatre ou cinq ans tout au plus, plusieurs jeunes conquêtes de papa lui rapportaient que j’étais bizarre et qu’elles m’avaient surprise en train de jouer aux poupées et de discuter avec une tierce personne ou une entité virtuelle au nom de Lilie. Papa savait très bien garder notre secret, il les rassurait chaque fois en expliquant que c’était un cas fréquent et normal chez les enfants seuls. Les petites filles ou garçons ont la faculté d’inventer des copains ou copines imaginaires.

 

 

     

 

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