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Bien sûr, Rose !, cependant, c’est une très, très longue
histoire, mais je vous résume ma pauvre, petite vie en quelques mots,
d’accord ? Sinon il me faudrait des jours voire des mois pour vous
raconter les années qui nous séparaient Lilie et moi. Et pour tout vous
dire, Rose, j ‘ai jamais vu, ni connu ma petite sœur.
« Voilà,
d’après mon défunt père, Andrew Beaumont, fils de Philippe Beaumont,
avait un frère jumeau Adrian Beaumont.
Tous
deux éperdument amoureux d’une certaine Stéphanie Moore, ma mère. Ils
se sont aimés pendant plus d’un an, puis il arriva ce qui devait
arriver la naissance de jumelles, deux adorables bébés, qui se
ressemblaient, comment dites vous déjà, oui, comme deux gouttes d’eau.
Sauf cette tâche de vin sur l’épaule droite, Mélanie montra la
fameuse tâche de vin à Rose, en écartant légèrement le col de son
pull.
Ce formidable événement provoqua à la fois une joie intense et une
consternation, les deux frères se retrouvaient dans une situation qu’on
ne pouvait pas imaginer. Qui était le vrai père des jumelles ?
Andrew ou Adrian, Adrian ou Andrew. Pour Stéphanie, la question ne se
posait même pas, ils sont pères tous les deux, puisqu’elle aimait les
deux jumeaux. Plus les jours passaient, moins les deux frères ne
s’entendaient. Ils décidèrent de
procéder à la recherche de paternité par examen de l’ADN, mais le
grand père était catégoriquement opposé, pas question de procéder à
quoique ce soit. Ce serait la fin de la dynastie Beaumont. Le plus grand,
le plus connu négociant de vin français de la côte Ouest du Californie
ne pourrait se permettre un tel scandale, laver son linge sale en public.
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