L’appel était à peine terminé, déjà quelqu’un disait :   

_ Il me semble que j’ai vu la maman du bébé, plutôt une jeune fille qui s’était assise à côté du couffin.

_ C’est vrai, moi aussi, je l’ai vue, ajoutait un autre individu.  C’était une très jeune fille aux yeux tristes, mélancoliques, d’un vert émeraude. Elle était très jolie, entre seize et dix-huit ans, un mètre soixante-huit, cinquante-cinq kilos environ, des cheveux noirs courts légèrement ondulés, des sourcils bien dessinés et une grosse bouche rouge à peine maquillée, un corps élancé aux longues jambes, chose rare chez les très jeunes filles.

_ Mais dites donc, vous n’êtes pas détective par hasard? Quelle description d’enfer, intervint une autre dame non loin de là.

_ Non, madame, disons que j’apprécie la beauté, comme tous les hommes. C’est comme celui qui  aime la bonne cuisine, il pourrait décrire avec raffinement ses meilleures recettes. Il adore également cuisiner. Ça coule de source.

_ Et où est-elle maintenant la très jolie maman? demandait la dame intriguée.

_ Je l’ai vu descendre, quand il y eu ce petit accident, avec l’adolescent, sur le quai de la gare ‘’ Cité des roses ‘’.

    En entendant la conversation, Maggy s’exclama :

-les carottes sont cuites, Jacques.

Elle commençait à fouiller tout doucement dans le couffin, avec délicatesse, sans trop bousculer le bébé et sortit un petit sac de toile blanche.

-Voyons, voir, disait-elle, deux biberons, quatre couches, un demi Ecu muni d’une petite chaînette en or et une jolie enveloppe avec des minuscules petits motifs illustrés de lapereaux en train de s’amuser, à l’intérieur, une lettre manuscrite rose pliée en quatre. Tenez Jacques, pouvez-vous la lire, s’il vous plaît; je n’ai pas mes lunettes sur moi.