La sonnerie du
téléphone avait retenti à cet instant précis. Il était immobilisé un
instant, puis, d’une main tremblante, il avait décroché. _ Salut,
Cricri, balbutia-t-il d’une voix chevrotante, les doigts crispés sur le
combiné. _ Salut,
Bobby, t’as une drôle de voix, mon copain. T’es pas malade, dit ? _ Non,
t’inquiète, juste de la fatigue. _ Dis-moi
tout, Bobby. D’ailleurs, j’ai téléphoné à ton bureau. Apparemment,
tu ne veux plus voir personne, on dirait. Il marqua une pause et reprit
aussitôt. Toujours le même cauchemar, n’est-ce pas ? Attends !
Attends ! Je t’appelle sur ton portable. _ Ok ! _ Oui, je t’écoute,
Bobby. _ Oui, depuis
des jours, je n’ai pas pu fermer les yeux. Parfois même en pleine journée,
toujours ce cauchemar qui me hante. Il est en train de consumer ma vie à
petit feu, Cricri. _ Ça va
passer, Bobby. Juste le choc du verdict, qui fit émerger ta culpabilité,
euh… nos culpabilités. T’es pas le seul, moi également je les aimais
autant que toi, mon copain. Tes parents sont mes parents, je te donne ma
parole, Bobby. |