Le juge
Thompson passa ensuite une quinzaine de minutes à expliquer les détails
de la loi aux jurés, ce qui constituait ou non une preuve, comment évaluer
les pièces à conviction, les résultats des analyses scientifiques et
techniques, et les dizaines de clichés prises sur le lieu du crime,
comment délibérer sans spéculer ou extrapoler ; il insista sur
l’innocence présumée des accusés, sur le rôle du ministère public,
de la défense… Enfin, il leur rappela qu’ils ne décidaient en rien
de la peine. Ils devaient seulement peser les faits et délibérer
jusqu’à rendre un jugement unanime, qu’ils viendraient ensuite
exposer devant la cour. Les accusés étaient-ils ou non coupables de
meurtre avec préméditation ? À partir de
ce moment, les jurés entraient officiellement en phase de délibération
sous séquestre. L’audience
est suspendue jusqu’à 19 heures, déclara-t-il. _
Je crois que nous sommes arrivés à un verdict unanime de manière sérieuse
et équitable. Tous
étaient tristes. Ravagés même. Mais personne ne s’éleva contre le
jugement rendu. Coupables. Les trois jurés avaient voté à l’unanimité. Bill se leva
et frappa à la porte. Ils pénétrèrent en salle d’audience, malgré
l’heure tardive --- il était près de 19 heures. Marie s’efforçait
de ne fixer personne, d’éviter tous regards, surtout celui du sénateur,
qui scrutait leurs visages en quête d’une réponse. |