Au Soft-Foot Café.
Le
Soft-Foot Café était le dernier restaurant de la rue du commerce, à côté
d’un parking. La terrasse était déjà pleine de monde. A l’intérieur,
là aussi, c’est très branché. Un arbre posé sur le comptoir, montait
jusqu’au plafond, les murs étaient couverts de posters ou de tableaux
modernes, les clients arboraient des tenues décontractées plutôt haut
de gamme. Des haut-parleurs diffusaient de la musique classique. Elle
poussa la lourde porte drapée de tentures de velours carmin et entra. La
salle s’étirait en longueur, comme le compartiment d’un train, avec
des petits box boisés, des banquettes de cuir, des loupiotes coiffées
d’abat-jour plissés roses. _
Bonjour Eddy ! _
Bonjour Mlle Douglass, content de vous revoir ! Votre
amie était déjà là, je vous y conduis. Suivez-moi s’il vous plaît ! Et
au fond le bon sourire de Mégane. Elle lui adressait de grands signes ;
Oh ! Oh ! Je suis là !
Mégane la trouva comique et attachante : comment ne pas la remarquer ?
Jane traversa la salle du restaurant, la démarche flottante. Des bruits
de vaisselle lui parvenait, assourdis, et les images s’imprimaient
floues à son esprit, brumeuses comme des photos de David Hamilton. _
Merci Eddy, comme d’habitude, s’il vous plait ! _
Un cocktail de fruit du jour, il tirait la chaise pour laisser s’assoir
Jane, je vous l’apporte de suite.
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