Le
lendemain matin, les conditions météorologiques étaient presque
parfaites : c’était une belle matinée de mars, claire, calme,
ensoleillée. Elle s’approcha de la fenêtre. Là, elle inspira profondément
l’air pur et frais du matin. La végétation lavée par la fine pluie était
resplendissante, et le parfum entêtant des chèvrefeuilles se mêlait à
celui de l’humus. Des gouttes de pluie aux milles éclats de diamant
perlaient le long de la surface des feuilles et des arbustes et tombaient
de temps à autre en crépitant, lorsque la brise agitait les branches
verdoyantes. La lumière dansait au-dessus des massifs, faisant naître
une multitude de petits arcs-en-ciel. Rien d’étonnant à ce que Jenny
aimât tant cette ancienne demeure. Elle
dégageait un air chaleureux empreint de patience et d’équilibre. Elle
arborait une veste parfaitement coupée dans les tons bleu clair et
rouille. Une jupe dans le même lainage fin effleurait le haut de ses
bottes. Elle portait un rouge à lèvres d’un rouge orangé qui
s’harmonisait bien avec la pâleur de son teint, et le trait de crayon
à ses paupières mettait en valeur la profondeur de ses yeux verts. Elle
n’était pas seulement belle. Elle était magnifique. Il était 9h45,
elle retournait à l’Institut B. Gate pour échanger sa limousine contre
celle de l’Institut et prit la direction des Mille-Etangs.
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