Il
regarda son copain Stef, les yeux mouillés de larmes. Puis disait
« Je me souviens de ce jour là ou plutôt de ce fameux après-midi
là. C’était un après-midi pas comme les autres et pourtant des après-midis
de bonheurs passés avec Francky, il y en a eut. Francky
m’accompagnait à un match de foot voir une équipe du collège voisin.
Nous marchions comme deux vieux copains bras dessus bras dessous. Son
visage rayonnait de joie, sous le beau ciel bleu d’un été indien.
Francky disait bonjour à tous les passants connus ou inconnus, saluait
toutes mes copines, en prenant la direction du stade municipal de
Cross-ville. De temps à autre, il me serrait fort contre lui pour me dire
‘’je t’aime mon fils ---- Moi aussi je t’aime papa’’.
Je ne mens pas quand je te dis que je me souviens de cet après-midi là,
Francky sautait de joie, il avait même embrassé la mère de ma nouvelle
copine qui était assise sur le strapontin, à côté de lui, comme par
hasard, avec sa ravissante et adorable fille, Carol ….
Quelque chose comme cela, ---- comme la chanson de James Taylor,
--- oui – oui --- The
Caroline, c’est ça, Caroline of my mind. Francky disait
« Excusez-moi, belle dame, c’est l’émotion, c’est mon fils
Davy qui a marqué le but et c’est magnifique n’est-ce pas ? ».
Je me souviens de cette anecdote car justement Caroline me l’avait
raconté quelques jours plus tard. Mais, cet après-midi là, je ne savais
pas grand chose de la vie, encore moins de l’amour, un peu de flirt
peut-être, mais bon sang, je n’avais que douze ans, oui d’accord onze
ans et demi. Et papa profitait de cette journée comme s’il savait que
pour lui c’était le dernier après-midi avec son fils. Il savait
qu’il allait se faire descendre un peu plus tard dans la soirée. |
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