Mélanie faisait un petit tour de la pièce, caressait les plantes
en fredonnant un air déjà entendu jadis. Subitement
comme par magie, les plantes et les fleurs semblèrent retrouvées peu à
peu de leur vivacité ; leurs feuillages commençaient à se
redresser tout doucement comme un film au ralenti, et l’effet brillant réapparut.
Rose restait stupéfaite, plantée comme un piquet devant ce phénomène
inhabituel et ça fumait dans sa petite cafetière. _ Vous
savez Rose que les plantes, la nature en générale, c’est comme un
être vivant, si vous prenez soins d’elles, elles se développent et
gardent leur bonne santé. Mais certaines sont plus exigeantes, elles ont
besoin de caresses et aussi de la conversation. _
Ah ! ----- je ne savais pas cela. _
Qu’écoutait Lilie comme musique, quand elle venait se prélasser au
soleil ? C’est cela ! Disiez-vous, prélasser, lézarder,
s’abandonner avec nonchalance sur un transat en offrant son jolie corps
à l’appétit vorace des rayons ultra-violet de notre bel astre, le
soleil. _Oui,
et c’était de la musique classique. _
On va faire une expérience, Rose. Avez-vous un magnétophone, un
enregistreur ou un dicta-phone ? _
Oui, un dicta-phone. _
Bien retrouvez moi ce fameux dicta-phone, le temps que j’aille chercher
le baladeur multimédia dans la voiture. Nous allons faire des
enregistrements d’Erik Satie, « les trois Gymnopédies »,
accompagnées de quelques mots doux que je vais chuchoter en même temps. _
Oui c’était ce morceau de musique que Lilie écoutait pendant qu’elle
se prélassait. _
Je sais, ---- Rose !
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